Dimanche dernier, je me suis rendue avec Romain, mon copain, au Pavillon 8 du Parc des Expositions de la Porte de Versailles à Paris, afin de me plonger dans la tragique histoire du paquebot Titanic.
Il y a des histoires qui nous touchent plus que d'autres, pour ma part, je sais que celle du Titanic m'a toujours beaucoup marquée. Le film y est peut-être pour beaucoup me direz-vous, probablement...
Mais l'exposition qui s'est déroulée à Paris du
1er Juin au 29 Septembre 2013, n'était absolument pas orientée vers le film
mais bien vers l'histoire du navire, de sa construction à son naufrage, et
surtout, orientée vers les naufragés victimes de la catastrophe.
Dès notre arrivée, on nous remet une carte d'embarquement portant le nom d'un passager ayant embarqué sur le Titanic un siècle auparavent.
J'étais Mme Edward Ford (Margaret Ann Watson), 48 ans, passagère de 3ème classe.
J'ai été abandonnée par mon mari après la naissance
de notre 5ème enfant. Pour tenter de subvenir aux besoin de ma famille,
j'exploitait un petit élevage de volaille en Angleterre. Quand j'ai su que ma
soeur aînée réussissait aux Etat-Unis, j'ai décidé d'aller m'installer là-bas
avec ma famille.
J'ai donc embarqué à bord du Titanic le 10
Avril 1912 au port de Southampton, accompagnée de mes enfants : Dollina
(21ans), Edward (18ans), William (16ans), Robina (7ans), d'autres parents et
une amie de la famille Alice Harknett, soit un groupe de 10 personnes au total.
Ma destination : Essex County dans le
Massachussetts.
Romain quant à lui, était M. René Aimé
Lievens, 24 ans, originaire de Heldergem en Belgique, également passager de
3ème classe.
Il envisageait de travailler comme ouvrier
agricole dans les cultures de betteraves à sucre des exploitations situées dans
le sud du Michigan. Il pensait rester pendant toute la saison des betteraves
avant de rentrer chez lui, en Belgique. Son père fabriquait des sabots de bois
et lui a proposé de reprendre l'entreprise familiale, mais René voulait suivre
une carrière différente.
Il a embarqué à bord du Titanic le 10 Avril
1912 au port de Southsampton, comme Margaret.
Il voyageait seul à destination de Detroit dans
le Michigan.
C'est donc "sous l'identité" de ces
deux passagers, souhaitant comme beaucoup d'autres réaliser le rêve américain
et rêvant d'une vie meilleure, que nous avons pu débuter notre visite.
Socle pour Chérubin des escaliers de Première Classe |
Le hall de l'exposition commence par nous resituer le contexte historique, en 1912, et nous présente une grande maquette du paquebot. Puis la visite débute par la construction du Titanic, le plus grand navire de son époque, illustrée par des plans de l'architecture, des photos et des vidéos du chantier.
Gilet et Pantalon à Chevrons |
Ensuite, on découvre la vie à bord du navire à
travers des reconstitutions très réalistes de pièces et de leurs objets :
chambres, salon, couloir, café.
Cabine de Troisième Classe |
On ne peut que constater l'écart entre les conditions de vie des différentes classes sociales navigant sur le paquebot : le confort luxueux des quartiers de 1ère classe, près du pont supérieur, et l'inconfort des chambres étroites des passagers 3ème classe, cohabitants dans le brouhaha des machines.
Pincement au coeur évident à la vue des objets personnels des passagers : brosse, miroir, valises, pour certains incroyablement bien conservés lorsque l'on sait qu'ils ont plus d'un siècle et reviennent de 4000 mètres sous le niveau de la mer !
Sac de Soirée Argenté |
Evier avec Robinets "DOULTON & Co." |
Cuillère à Soupe, Bonbonnière, Chocolatière en Argent, Carafe |
Partition "Put Your Arms Around Me Honey" |
Bol à Potage, Tasses et Soucoupe de Troisième Classe |
Pot de Dentifrice à la Cerise |
L'ambiance des pièces suivantes se fait plus
sombre et plus froide, on arrive dans la nuit du 14 Avril 1912, le Titanic heurte un iceberg.
Un grand bloc de glace nous permet de réaliser les conditions climatiques glaciales auxquelles ont été confrontés les passagers lors du naufrage.
Des paroles de naufragés sur les murs montrent comment des milliers de familles en une nuit se sont déchirées.
"Nous avons vécu ensemble pendant de
nombreuses années. Où tu iras, je te suivrai"
- Ida Strauss, Passagère de 1ère classe
"Les femmes et les enfants d'abord !
Criait une voix et répétait ces dernières paroles encore et encore. Ces mots
furent synonymes de ma propre sécurité, mais aussi de la plus grande perte que
j'ai subi – la perte de mon mari."
- Charlotte Collyer, Passagère de 2ème classe
Sur une vidéo, on peut voir le navire couler,
se dissoudre, avant de s'écraser au fond de l'océan.
On nous présente une nouvelle maquette du Titanic, mais cette fois-ci à l'état d'épave. Épave retrouvée 73 ans après la naufrage du paquebot.
Une vitrine nous expose une cornière de la
coque du navire et... incroyable, une petite ouverture sur la vitre nous invite
à glisser notre doigt et toucher
une partie de ce navire mythique.
Plus d'un siècle après son naufrage, quelle
sensation et quelle émotion...!
La visite touche bientôt à sa fin, et on se
retrouve face à la liste des
passagers, 1ère classe, 2ème classe, 3ème classe : les
survivants, les disparus, les décédés.
C'est le moment pour nous de découvrir si
Margaret Ann Watson et ses enfants, ainsi que René Aimé Lievens ont survécus à
la catastrophe.
Et c'est avec émotion que l'on apprend
qu'aucune de ces personnes n'est parvenue à sortir vivante du naufrage... Cette
femme, ses 4 enfants, ce jeune homme, partis de chez eux avec l'espoir d'une
vie meilleure aux Etats-Unis, comptent parmis les 1500 victimes disparues la
nuit du 14 Avril 1912 dans les eaux glacées de l'Atlantique.
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Une dernière citation du philosophe irlandais
Jack Foster vient cloturer ce voyage :
" Nous sommes tous des passagers du
Titanic."
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Cette exposition est un véritable hommage rendu
à toutes ces personnes disparues lors du naufrage du paquebot, ainsi qu'aux
familles déchirées qui ont tout perdu cette nuit glaciale du 14 Avril 1912, à
travers leurs objets personnels, leurs histoires et leurs témoignages
poignants.
Une exposition qui, malgré sa file d'attente
interminable (3h30 pour nous dimanche) et son prix plutot élevé (15,90€
/adulte), était vraiment un événement
à ne pas manquer.
Je clôture cet article avec quelques images filmées par mes soins lors de ma visite.
Je clôture cet article avec quelques images filmées par mes soins lors de ma visite.
Et vous, avez-vous été voir cette exposition ? Auriez-vous aimé y aller ?
Avertissement : Les photos publiées sur cet article ont été prises par mes soins et donc m'appartiennent, vous êtes priés de ne pas les utiliser sans mon autorisation. Merci.
Ca devait être émouvant :o J'aurai aimé y aller mais j'avais vraiment pas le temps :/
RépondreSupprimerOui très émouvant ! L'expo a duré longtemps quand même mais c'est vrai que c'était difficile de trouver un weekend pour y aller, et vu le monde qu'il y avait dimanche dernier je pense que tout le monde a vraiment attendu comme nous le dernier moment pour se décider ;)
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